La rencontre networking de la CCI France Russie et de la Chambre de Commerce Américaine en Russie (AmCham) a eu lieu à Moscou
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Andrey Filatov : Les échecs sont un moyen efficace de lutte contre la drogue

ITAR-TASS
21 août 2014

Lors d’une interview exclusive accordée à ITAR-TASS, le président de la Fédération russe des échecs (RCF) et vice-président de la Fédération internationale des échecs (FIDE) Andreï Filatov s’exprime sur le scandale impliquant Garry Kasparov, résume les Olympiades d’échecs, qui se sont achevées sur la victoire de l’équipe féminine russe, et explique pourquoi Guennadi Timtchenko, Sergueï Sobianine et Dmitri Peskov siègent au conseil d’administration de la RCF.

– Êtes-vous satisfait des résultats de ces Olympiades ?
– Oui, tout à fait. L’équipe féminine a remporté une victoire écrasante, deux délégués russes ont intégré les instances dirigeantes de la FIDE, et l’équipe masculine a partagé la deuxième place avec le score obtenu.

– Êtes-vous également satisfait des résultats de l’équipe masculine ?
– Évidemment, nous aimons toujours que l’équipe nationale remporte la compétition. Cependant, même si le jeu ne s’est pas déroulé sans difficultés et que tout n’était pas parfait, l’équipe a su rassembler ses forces et s’emparer de la deuxième place. Cela montre qu’elle a du tempérament et de la volonté. Aux échecs, chaque partie est minutieusement analysée. Les entraîneurs et leurs joueurs procéderont certainement ainsi, afin de viser des objectifs encore plus ambitieux pour les prochaines Olympiades.

– Youri Dokhoian gardera-t-il son poste d’entraîneur en chef de l’équipe nationale russe ?
– M. Dokhoian est un entraîneur remarquable. Sous sa direction, l’équipe féminine russe a remporté la médaille d’or pour la première fois de son histoire, lors des Olympiades de 2010. Puis M. Dokhoian a pris en charge l’équipe masculine, pour l’élever au rang de championne du monde. À Tromsø, malgré les obstacles rencontrés, l’équipe a terminé la compétition avec un score élevé, surpassant la France pour partager la deuxième place avec d’autres participants. Remplacer M. Dokhoian serait donc injustifié.

– En terme de scores individuels, l’équipe masculine russe est la plus forte au monde, mais c’est toujours l’équipe féminine qui remporte la victoire. Pourquoi ?
– Le jeu par équipe diffère des jeux en individuel. Nos filles ont un mental de vainqueurs, elles pensent sur le mode collectif, et forment donc une équipe forte. C’est un processus qui vient juste de se mettre en place chez l’équipe masculine. Question talent, nous sommes les plus forts, mais lors d’une compétition par équipes, tout repose sur des stratégies communes et la confiance.

– Kramnik et Svidler ont déjà participé à plus de dix Olympiades avec l’équipe russe. Ne pensez-vous pas que – malgré leur mérite – il serait temps de passer le relais à la génération suivante ? De laisser la place aux jeunes ? La Chine n’a pas envoyé ses trois meilleurs joueurs à ces Olympiades, mais c’est l’équipe chinoise qui a gagné la compétition par équipes à Tromsø.
– Aux échecs, l’âge est un concept relatif. Ce qui compte, c’est la forme du joueur. La Russie dispose d’un immense panel de joueurs. Si Kramnik n’est pas sélectionné au sein de l’équipe nationale, les spéculations iront bon train sur les raisons de ce choix, et s’il est sélectionné mais qu’il n’obtient pas de résultats, les gens commenceront à parler d’un besoin de passer la main à la génération suivante. C’est un équilibre plutôt difficile à maintenir.

– Dix jours avant l’ouverture des Olympiades, le comité d’organisation a voulu empêcher l’équipe féminine russe de participer à la compétition, pour des raisons de règlement. La politique a-t-elle joué un rôle ?
– C’était au moment de la campagne électorale. Le Comité Olympique d’organisation comprenait des personnes proches de l’un des candidats à la présidence de la FIDE ; ils se sont dit que cette affaire leur donnerait un coup de pouce politique. Je suis convaincu qu’ils avaient l’intention de causer un préjudice maximal à Kirsan Ilioumjimov, avant tout en tant que représentant de la Russie. Cependant, la Russie est un acteur majeur sur la scène internationale, ce qui a abouti à la victoire plus que convaincante de M. Ilioumjimov.

– L’équipe féminine russe a malgré tout pu participer aux Olympiades, et elle a brillé lors de la compétition. Le dernier jour, les organisateurs ont même présenté leurs excuses. Comment cela a-t-il pu se produire ?
– Nous sommes très reconnaissants envers la société juridique Quinn Emmanuel, qui a défendu notre équipe féminine. En fait, beaucoup d’Américains ont soutenu notre équipe, à Tromsø. C’était vraiment formidable. Lors du match Chine-Russie, l’un des représentants de la Fédération américaine des échecs est venu me voir, et il m’a dit que c’était la première fois de sa vie qu’il soutenait une équipe russe. Selon moi, les organisateurs avaient honte d’être tombés dans le piège des intrigues politiques, mais – c’est tout à leur honneur – ils ont néanmoins eu le courage d’admettre leurs erreurs, et ils nous ont même proposé de coopérer.

– Envisagez-vous de réclamer un dédommagement pour les frais de justice ?
– D’après nous, c’est avant tout la justice qui compte, et non l’argent. L’incident est clos, et nous pensons qu’il serait inutile de réclamer une petite somme au détriment de relations amicales avec la Norvège.

– La situation géopolitique mondiale semble avoir quelque peu ébranlé la position de la Russie dans l’univers des échecs…
– Au contraire ! À Tromsø, nous avons reçu de nombreux soutiens. La victoire convaincante d’un délégué russe lors des élections du président de la FIDE en est d’ailleurs la meilleure preuve. Beaucoup ont dit en privé que la Russie avait la chance d’avoir un président amateur de sport, et que la couverture médiatique concernant la Russie reflétait rarement la réalité. Bon nombre de personnes ont fini par réaliser qu’elles ne devaient pas croire tout ce qu’elles lisaient ou entendaient au sujet de notre pays dans les médias occidentaux.

– Est-ce vrai que lors du débat organisé pendant la course à la présidence de la FIDE, Garry Kasparov vous a menacé de sanctions provenant du Département d’État américain ?
– Disons plutôt qu’il les a prédites.

– Est-ce également vrai que M. Kasparov aurait déclaré que Barack Obama lui-même soutenait sa candidature à la présidence de la FIDE, et que M. Obama appellerait personnellement les participants à l’élection ?
– Pour être plus précis, il a déclaré qu’il appellerait le président de la Fédération canadienne d’échecs, Vladimir Dkulechu. Mais je pense que tout est parti d’un membre de l’équipe électorale de M. Kasparov. Kasparov est certes un génie des échecs, mais ses incursions en politique se sont jusqu’à présent révélées maladroites et contradictoires. Il a commencé par critiquer violemment Guennadi Timtchenko, puis il a assisté à un dîner à la Chambre de Commerce franco-russe, dîner présidé conjointement par M. Timtchenko et le PDG de Total, Christophe de Margerie. Kasparov a aussi envoyé une lettre officielle de soutien à Elena Boïtsoun, candidate ukrainienne en lice pour la vice-présidence de la FIDE, mais il n’a pas voté pour elle au cours de l’élection. Les positions du 13e champion du monde d’échecs ont empêché l’Ukraine d’être nommée vice-présidente de la Fédération Internationale d’Échecs.

– Avez-vous suivi sa campagne électorale ?
– Tromsø est une petite ville, alors il est difficile de ne pas voir des centaines d’affiches électorales avec le portrait du 13e champion du monde.

– D’après Kasparov, les élections de la FIDE n’étaient pas démocratiques, et les instances dirigeantes seraient gangrenées par la corruption…
– Vous avez des preuves et vous êtes sûr d’avoir raison ? Alors, lancez une procédure judiciaire. Le reste n’est rien d’autre qu’un discours politique. Les délégués de 172 pays ont participé aux élections de la FIDE. Kirsan Ilioumjimov a obtenu 110 voix, Garry Kasparov, 61, et un électeur s’est abstenu. La candidature de Kasparov n’a reçu le soutien ni du Canada, ni des fédérations nationales présentes en Europe. Le problème ne venait pas du processus électoral, mais du score faible du 13e champion du monde. D’après ce que j’ai vu, quelque chose s’est brisé chez Kasparov. C’est arrivé il y a bien longtemps, quand il a perdu contre Kramnik, en 2000. Ce changement m’attriste beaucoup. Il existe de nombreux projets visant à développer et à promouvoir le jeu d’échecs, comme la diplomatie par les échecs. Kasparov pourrait jouer un rôle incontournable dans tout cela. Quant au fait qu’il ait quasiment dénigré ses compatriotes, ce n’est guère digne d’un champion, et certainement pas d’un homme…

– Quelles sont vos impressions par rapport aux élections à la vice-présidence de la FIDE ?
– C’est la première fois que je brigue la vice-présidence, j’ai suivi la procédure électorale de bout en bout, et j’ai remporté 98 voix sur 148. (Auparavant, le président de la FIDE nommait le vice-président parmi les représentants russes. – Note d’ITAR-TASS). Je peux affirmer que le processus électoral de la FIDE n’est pas victime de corruption. Les électeurs veulent simplement savoir comment vous avez promu les échecs par le passé, et ce dont vous serez capable à l’avenir. Si vous avez des choses à proposer, si on vous fait confiance, les gens voteront pour vous. D’ailleurs, j’aimerais conseiller à tous les partisans de Kasparov de se montrer plus prudent avec des allégations infondées quant à la corruption au sein des instances dirigeantes de la FIDE. Une fois encore, si vous avez des informations fiables, vous pouvez entamer une procédure judiciaire. En tant que représentant officiel des instances dirigeantes de la FIDE et de la RCF, je pense que chacun doit être responsable de ce qu’il dit.

– Si j’ai bien compris, vous considérez que votre mission première en tant que président de la Fédération russe des échecs (RCF) est de développer le jeu d’échecs auprès des jeunes ?
– Nous souhaitons développer les échecs auprès de divers publics en Russie, mais les enfants sont effectivement une priorité. Bien sûr, les échecs pour les personnes âgées, les tournois d’échecs pour les vétérans et les jeunes sont aussi importants. Et il est capital de développer le jeu d’échecs au sein de l’armée. Il faut promouvoir et populariser les échecs, et leur rendre au moins le statut qui était le leur en URSS.

– Dans la Russie actuelle, quel est le degré de popularité des échecs, en comparaison avec d’autres sports ?
– Ils sont dans le top 5. Quasiment tous les Russes ont un échiquier chez eux. C’est sans doute dû au fait qu’à l’époque soviétique, tout le monde connaissait les pièces de jeu d’échecs et leurs déplacements.

– Comment faites-vous pour que les enfants s’intéressent aux échecs, alors qu’ils jouent uniquement à World of Warcraft ?
– Je n’ai rien contre les jeux vidéo. Mais on peut aussi jouer aux échecs sur un écran. Il faut créer les conditions permettant aux enfants d’être intéressés et de se passionner pour ce sport. Nous avons besoin de tournois juniors, d’écoles de jeu d’échecs. Nous avons besoin de promouvoir les échecs. Vous auriez dû voir, à Tromsø, et vous imprégner de l’ambiance qui régnait pendant les Olympiades des échecs ! Le jeu d’échecs était partout. Les gens jouaient dans la rue, dans les hôtels, partout. Les bars proposaient des échiquiers, c’était tout simplement incroyable !

– À présent, Dmitri Peskov, Sergueï Choïgou, Sergueï Sobianine, Gennady Timchenko et d’autres personnages importants siègent au conseil d’administration de la RCF. Quelle en est la raison ?
– En fait, les échecs ont toujours été un symbole de notre pays. Ils ont réuni les esprits les plus brillants du pays, l’élite intellectuelle. En faisant honneur à la promotion des échecs de par leur participation au conseil d’administration de la RCF, ces personnages nationaux de renom nous aident à ressusciter la tradition du jeu d’échecs, et à la promouvoir en Russie. Laissez-moi vous citer un exemple : un jeune diplômé d’une école d’échecs ne prendra jamais de substances illicites. Plusieurs études le démontrent. En Arménie, les échecs ont été institués en tant que matière obligatoire à l’école, et une émission spécialisée est maintenant diffusée à travers le pays. Le but est non seulement de promouvoir les échecs auprès des jeunes, mais aussi d’empêcher la toxicomanie. Le jeu d’échecs est une arme efficace pour lutter contre l’addiction.

– Comment cela ?
– En jouant aux échecs, un enfant commence à reconnaître et à prévoir ses prochaines actions, et leurs conséquences. Il/elle comprend peu à peu qu’il/elle est responsable de ses actes, et qu’ils peuvent avoir – entre autres – des conséquences désastreuses. C’est pourquoi je soutiens fermement la popularisation des échecs. C’est un jeu qui apprend à respecter les règles et les lois, il développe les facultés d’analyse et apprend à respecter son adversaire. Il y a bien des aspects positifs.

– Est-il possible que les échecs soient un jour inscrits en tant que matière obligatoire au programme des écoles russes ?
– Je pense que les échecs devraient être proposés dans toutes les écoles en tant qu’option.

– Quel est exactement le rôle du conseil d’administration de la RCF ?
– De soutenir et de promouvoir le jeu d’échecs. La situation est en train de changer : nous assistons à un regain d’intérêt pour les échecs et les cours de jeu d’échecs, des clubs d’échecs rouvrent leurs portes dans nos villes, et des écoles de grands maîtres d’échecs sont inaugurées. Le CA de la Fédération russe d’échecs (RCF) a joué un rôle important dans ce processus, et nous leur en sommes sincèrement reconnaissants. Dmitri Peskov, en particulier, a consacré son temps avec ferveur au jeu d’échecs.

– Qu’en est-il des sponsors ?
– Les sponsors tiennent une place capitale dans le monde des échecs. Parmi les exemples de coopération de longue date, on peut citer Alpari, le Fond Elena et Guennadi Timtchenko, et M. Friedman. Notre projet, "Les échecs au musée" – qui profite non seulement aux échecs mais aussi aux musées, dont les musées régionaux – ne pourrait tout simplement pas exister sans sponsors. Nos mécènes organisent des compétitions d’échecs, soutiennent les équipes nationales, et les écoles de grands maîtres. D’autres sponsors préfèrent conserver l’anonymat quant à leur engagement, mais ils investissent dans le développement de projets liés aux échecs, destinés aux orphelins et aux enfants en situation de handicap.

– En quoi les sponsors sont-ils important pour les joueurs individuels ?
– Les joueurs d’échecs ne sont pas des gens riches, donc un soutien financier est crucial pour eux. Et soutenir un grand maître est toujours profitable aux sponsors. Exemple : l’Indien Viswanathan Anand est suivi par 260 millions de fans qui regardent ses matchs et les analysent. Lors du match Anand vs. Kariakine, tous ces gens ont découvert Alpari, l’entreprise qui sponsorise Sergueï depuis longtemps déjà.

– Généralement, les sponsors proposent-ils leur soutien spontanément, ou faut-il de longues négociations ?
– Un vrai sponsor est toujours quelqu’un de passionné. Dans le monde des échecs, ils le sont tous.

– Récemment, le président de la Fédération russe de tennis Chamil Tarpishchev a déclaré qu’il fallait près de 22 millions d’euros par an pour développer ce sport en Russie. Qu’en est-il des échecs ?
– Ce n’est pas une question de chiffres. Plus nous récoltons de soutiens, plus nous verrons apparaître différentes compétitions d’échecs et divers projets. Actuellement, la RCF est en pleine préparation d’un tournoi international d’envergure, le Mémorial Tigran Petrossian. Le président arménien fait partie du comité d’organisation du Mémorial, et c’est un grand honneur pour nous. Petrossian était un joueur d’échecs talentueux, le 9e champion du monde. Il était incroyablement doué, c’était une figure de l’histoire des échecs, et il faisait la fierté de l’Arménie et de l’URSS. Sans les sponsors, ce tournoi ne pourrait pas exister. Nous projetons d’organiser et de développer toute une gamme de compétitions différentes.

– Aussi pour les jeunes ?
– Surtout pour les jeunes. Cette année, 130 000 étudiants ont participé au tournoi d’échecs par équipe des écoles "La Tour blanche". Il y a quatre ans, ils étaient deux fois moins nombreux, et notre objectif actuel est de doubler le nombre actuel de participants ! C’est tout à fait réaliste. Certains rêvent d’organiser à nouveau un match Russie vs. Chine et Russie vs. d’autres pays. Nous sommes prêts à travailler avec n’importe quel budget disponible. En effet, plus nous mettrons de projets sur pied, plus nous pourrons intéresser le public aux échecs.

– Au vu des circonstances actuelles, est-ce qu’un match Russie vs. États-Unis serait possible ?
– Bien sûr. Nous entretenons d’excellentes relations avec la Fédération américaine des échecs. Aux États-Unis, les échecs gagnent en popularité ; un musée dédié à ce sport a ouvert ses portes là-bas il y a peu. Notre musée des échecs devrait ouvrir en septembre, sur le boulevard Gogol à Moscou.

– "La Tour blanche" est-il un tournoi international ?
– Nous y travaillons. À Tromsø, la Fédération ruse des échecs a signé un accord avec les fédérations nationales du Bélarus, du Kirghizistan, d’Ouzbékistan, du Turkménistan et d’Israël, afin de normaliser les compétitions. Désormais, les règles et les critères s’appliquant aux sélections et aux tournois seront les mêmes dans ces pays qu’en Russie, et les gagnants pourront participer à la finale internationale. Un accord similaire avec l’Arménie est déjà prévu.

– Dans le milieu du football, l’intégration de clubs ukrainiens au sein de la Fédération russe de football (FUR) a soulevé des controverses. La RFC est-elle confrontée à des problèmes avec la Crimée ?
– Cette question était à l’ordre du jour pendant l’Assemblée générale de l’Union Européenne des Échecs, à Tromsø. Nous avons décidé, conformément à cette question, de nous référer aux documents de l’ONU et aux directives émises par le Comité International Olympique. La politique n’a rien à faire là-dedans, et il n’y aura pas de Fédération criméenne des échecs. Les joueurs de Crimée joueront pour la Russie. Vous le savez peut-être, les juniors de Crimée ont déjà participé officiellement au tournoi "La Tour blanche". Nous étions d’ailleurs très heureux de les accueillir dans la principale compétition junior de notre pays.

– Est-ce que le scandale du transfert d’Ekaterina Lagno de l’équipe ukrainienne vers l’équipe russe continue ?
– Il n’y a pas eu de scandale et il n’y en a toujours pas. Personne n’a contesté le transfert d’Ekaterina, certaines personnes ont juste manœuvré politiquement, et ont ouvertement désapprouvé les joueurs d’échecs russes, d’où cette controverse. Nous ne sommes pas au foot, où un joueur "surexposé" dans une équipe nationale ne peut pas jouer pour d’autre pays. Aux échecs, c’est chose courante. En 2009, Sergueï Kariakine a été transféré sans accroc de l’équipe ukrainienne vers l’équipe russe. Suite au départ de Lagno, classée numéro trois, elle a été remplacée dans l’équipe ukrainienne par la slovène Anna Mouzitchouk, qui est classée deuxième. Question classement, l’Ukraine a même profité de ce transfert.

– Jouez-vous aux échecs depuis longtemps ?
– Depuis l’enfance. En 1992, je suis sorti diplômé d’une université d’éducation physique, avec le jeu d’échecs comme spécialité. Puis j’ai pris du temps pour moi, et je me suis lancé dans les affaires. Avec mes associés, j’ai fondé deux entreprises de transports et de logistique, Globaltrans et Global Ports. Elles sont toutes les deux cotées à la bourse de Londres. À présent, le management s’occupe de la gestion quotidienne de l’entreprise, et moi je suis un actionnaire minoritaire, ce qui me laisse du temps pour jouer aux échecs.

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