La rencontre networking de la CCI France Russie et de la Chambre de Commerce Américaine en Russie (AmCham) a eu lieu à Moscou
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Coopération franco-russe dans l’agro-industrie : compte rendu de la table ronde du 18 février
19.02.2016
Le 18 février dernier, plus de 200 représentants français et russes du secteur agricole ont pris part à la table ronde « Agro-industrie : coopération franco-russe dans un contexte d’augmentation de la production russe », organisée par la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe (CCI France Russie) avec le soutien de l’Ambassade de France en Russie et Business France. La rencontre a rassemblé les directeurs de petites et grandes entreprises agro-industrielles russes et françaises opérant en Russie, mais aussi des représentants des autorités régionales de Moscou, Kalouga, Lipetsk, Riazan et Iaroslavl.
 
Jean-Maurice Ripert, ambassadeur de France en Russie, et Emmanuel Quidet, président de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe (CCI France Russie), ont ouvert la table ronde.
 

  
© Анатолий Мирюк

« L’agriculture est l’un des fleurons de la production française qui offre également de très belles perspectives de coopération, notamment avec la Russie, grand pays agricole. C’est ce que nous avons pu vérifier une nouvelle fois lors de la venue de notre ministre de l’Agriculture, M. Stéphane Le Foll, en octobre dernier, puis lors du CEFIC, dont une nouvelle édition s’est tenue en janvier dernier, en présence de nos deux ministres de l’économie. […] J’y vois le signe d’une détermination commune côté russe et côté français à surmonter les tensions actuelles liées à la situation internationale – en particulier en Ukraine et en Syrie – et à préparer le retour à des relations bilatérales plus apaisées. », a indiqué l’ambassadeur lors de son allocution d’ouverture.
 
Emmanuel Quidet, président de la CCI France Russie, a pour sa part rappelé que la France figurait depuis de nombreuses années parmi les plus grands investisseurs en Russie. Les sociétés Bonduelle, Euralis Semences, RZ Agro et beaucoup d’autres illustrent parfaitement le succès d’un partenariat international dans le domaine agro-industriel russe. « La Russie possède l’essentiel pour développer son agriculture et nous sommes heureux de lui offrir le savoir-faire français qui l’aidera à réaliser tout son potentiel », a-t-il ajouté.
 
Nikolaï Lytchev, rédacteur en chef de la revue « Agroinvestor », a joué le rôle de modérateur lors de la première partie de la table ronde et précisé que la situation actuelle du secteur agro-industriel russe exigeait d’investir dans la branche, mais aussi de développer de nouvelles compétences technologiques et de mettre en route la production locale.
 
Viktor Semenov, ancien ministre russe de l’Agriculture et de l’Alimentation, président du conseil de surveillance de Belaïa Datcha, président du conseil de l’Association des syndicats du secteur agro-industriel (ASSAGROS) et président du Comité pour le développement du secteur agro-industriel de la Chambre de commerce et d’industrie russe, a présenté un aperçu des tendances actuelles sur le marché et noté une diminution des importations et une croissance constante de la production de viande de volaille. La production russe de céréales est également en progression, dépassant les 140 000 tonnes en 2014 et atteignant 134% du niveau de 2013. L’intervenant a précisé que la production locale de légumes saisonniers semblait une voie intéressante à développer et pouvait afficher une croissance accélérée. On assiste actuellement à une croissance intensive de la superficie des serres et, selon l’expert, l’indépendance absolue dans ce domaine pourrait être atteinte d’ici 5 ans si cette cadence se maintient. L’expert a également souligné qu’aujourd’hui, le pays propose de nombreux avantages, notamment en régions, qui font de l’agro-industrie un secteur attractif pour les investisseurs.
 
Andreï Danilenko, président du conseil d’administration de l’Union nationale des producteurs de lait (Soyouzmoloko), a évalué la situation du secteur laitier en Russie et ses perspectives de développement. Selon lui, à cause du déficit de matières premières (la Russie n’en fournit que 60 %), le marché connaît également un déficit de produits finis pour lesquels la demande augmente chaque année. Comme l’a noté l’expert, les principaux problèmes dans la production de produits laitiers sont liés au coût du crédit et à la planification à long terme. La Russie est un pays présentant des possibilités d’investissement pour ceux qui sont prêts pour des projets à long terme. Il a souligné que les investisseurs étrangers considèrent que les perspectives de développement de l’industrie laitière en Russie sont bonnes et comptent sur une rentabilité après une phase d’investissement de 4 à 5 ans. Il a également fait remarquer que l’État offrait des compensations à hauteur de 20% des pertes de capital des investisseurs dans le domaine de l’élevage. L’expert a confié que, selon lui, il manque en Russie un producteur de fromages « phare » qui pourrait proposer le même assortiment que celui existant avant les sanctions, étant donné la montée en flèche de la demande des consommateurs ces dernières années.
 
Sergueï Tchoumak, directeur stratégie et développement du groupe Tcherkizovo, a expliqué que la Russie attirait les investisseurs étrangers grâce à une série d’avantages stratégiques comme des matières premières et de la main d’œuvre bon marché, un emplacement avantageux et l’octroi de subsides spéciaux dans le domaine agricole. Parmi les axes prioritaires, l’expert a cité le développement de la production des nouveaux produits à haute valeur ajoutée. Il a également mis en avant les nouvelles exigences des consommateurs : la demande en produits sains et biologiques augmente, mais ceux-ci ne concernent qu’un petit segment du marché (3-5%).
 
Bruno Marmet, directeur des opérations chez Agronom-sad, a consacré son intervention aux affaires du point de vue de l’investisseur. Il a noté que les facteurs qui intéressent avant tout l’investisseur sont le résultat généré par l’activité de l’entreprise (EBITDA), la capitalisation de l’entreprise et sa réputation. Parmi les avantages que présente la localisation de la production en Russie, l’intervenant a cité la position géographique avantageuse, les bonnes conditions climatiques et le large réseau de distribution.
 
Stéphane Mac Farlane, directeur général de RZ Agro, a mis en avant les divers axes de coopération dans le domaine de l’agriculture entre la France et la Russie, parmi lesquels le développement des technologies, la culture et la sélection des semences. Sergueï Maximov, directeur de la société agricole Poisk, a prolongé le thème de la culture des semences en évoquant les axes prioritaires de coopération franco-russe dans le domaine de la production de semences de cultures maraichères.
 
Guillaume Debrosse, directeur général de Bonduelle Russie-Kazakhstan-Biélorussie, a illustré le succès de la production localisée en citant l’exemple de sa société. Il a présenté à l’auditoire le modèle de la société et évoqué les principales difficultés liées à la localisation de la production, parmi lesquelles l’absence de production locale de semences, la certification des semences, l’approvisionnement en eau à long terme et les partenariats avec les producteurs agricoles.
 
La présentation de Marina Balabanova, vice-présidente chargée des relations entreprises CEI de Danone Russie, était consacrée au rôle de la société Danone dans le développement de la production laitière en Russie. La spécialiste a notamment présenté un aperçu des voies de développement proposées aux fournisseurs de Danone en Russie, parmi lesquelles un programme éducatif baptisé «Molotchnaia biznes akademia», des conseils qualité pour le lait, des prêts et un appui financier, ainsi que des projets d’investissement communs.
 
Maxim Koupreenko, directeur général de la société commerciale Loukoz Saba, a évoqué la production de lait de chèvre en Russie du point de vue des perspectives d’investissement. Vladimir Borev, responsable d’une exploitation agricole dans la région de Lipetsk produisant des fromages selon une recette originale française, a souligné que la Russie ne devait pas importer des produits finis, mais des spécialistes capables d’enseigner les règles de la production aux agriculteurs russes.
 
Patrick Hoffman, directeur général d’Otrada Gen, a évoqué son expérience de travail personnelle dans le secteur agro-industriel et invité les investisseurs français dans la région de Lipetsk, où il développe sa production depuis 10 ans.
 
Parmi les intervenants figuraient également : Evgueny Grebnev, directeur général de Lactalis Vostok, Alexandre Merzlov, président de l’Association « Les Plus Beaux Villages de Russie », Nicolas Raimbault, directeur général de Kuhn Vostok,  Katia Roinet, conseillère agricole à l’Ambassade de France à Moscou et Natalia Chtykalo, chef du pôle Agrotech de Business France.
 

  © Анатолий Мирюк

La CCI France Russie remercie les sponsors de la table ronde, Crédit Agricole et RZ Agro, ainsi que tous les partenaires pour leur soutien lors de cet événement qui s’est achevé sur un cocktail et une dégustation des meilleurs exemples de partenariat franco-russe dans le domaine agricole.

Cette table ronde a rencontré un franc succès, prouvant ainsi que le thème de l’agro-industrie est au cœur de l’actualité et que le dialogue franco-russe dans ce domaine présente un grand potentiel de développement. Dans cette optique, la CCI France Russie organise une délégation B2B à Rostov-sur-le-Don du 1er au 4 mars 2016. L’objectif de cette mission est le développement d’une coopération bilatérale fructueuse entre les entreprises françaises et russes et les entreprises régionales, issues de divers secteurs économiques.
 

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