La rencontre networking de la CCI France Russie et de la Chambre de Commerce Américaine en Russie (AmCham) a eu lieu à Moscou
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Les mesures de soutien aux entreprises appliquées dans les pays de la CEI et d’Europe de l’Est durant la pandémie de coronavirus
24.04.2020

 

Le volume de soutien de l’État : facteurs

L’analyse des mesures de soutien étatiques adoptées en mars-avril dans les pays des régions susmentionnées permet de constater que leur volume et leur qualité dépendent d’un ensemble de facteurs:

  1. La rigueur des mesures de quarantaine et de restriction.
  2. Estimation de la durée de ces mesures.
  3. Capacités de chaque pays.
  4. La recherche d’un « équilibre » entre deux menaces : le virus lui-même et les dégâts économiques liés.

Dans le même temps, la rigueur des mesures de quarantaine et l’évaluation par les gouvernements souverains de l’équilibre des menaces sont des facteurs «subjectifs», alors que l’existence de ressources est plutôt objective et mesurable (réserves internationales et nationales, accès aux prêts extérieurs et à l’aide financière).

La sévérité des restrictions liées à la  propagation du COVID-19 peut être très différente : minimale en Biélorussie, modérée dans des pays comme l’Ukraine et la Turquie, maximale en Russie, Pologne et Hongrie. A ce stade, la sévérité des mesures est déterminée non pas par la situation épidémiologique dans un pays particulier (l’épidémie affecte tous les États de la région sans exception), mais par le modèle d’action choisi par le gouvernement.

De plus, les mesures de soutien de l’État dépendent de l’évaluation de la durée de la crise qui reste incertaine. L’évolution de la pandémie diffère d’un pays à l’autre en raison de pics épidémiques différés dans le temps.

Le prolongement réitéré du confinement des personnes, la suspension de l’activité des entreprises et d’autres restrictions dans la plupart des pays de la région indiquent que l’évaluation de la durée des mesures de quarantaine est sujette à une grande incertitude. L’incapacité à calculer les scénarios de développement de l’épidémie avec précision ne permet pas de prédire la capacité des États à dépenser des fonds pour lutter contre les conséquences de la propagation du coronavirus (l’intensité des dépenses de réserve, le montant des avantages et des subventions, etc.).

Les capacités en ressources de chaque pays impactent directement le volume du soutien de l’État. Par exemple, les faibles capacités financières de pays tels que le Kirghizistan, la Biélorussie ou l’Ukraine ne permettent pas d’allouer des fonds importants pour soutenir l’économie et les entreprises. Dans le même temps, les mesures de quarantaine dans ces pays ne sont pas aussi strictes (Biélorussie) ou ne sont pas obligatoires (Ukraine), ou bien affectent davantage les citoyens que les entreprises (Kirghizistan), qui souffre, très probablement, de facteurs indirects, principalement une baisse de la demande pour sa production  plutôt que l’interdiction directe des activités.

Autre facteur important, la détermination par les gouvernements des pays de la région de l’équilibre des menaces. Il s’agit de la formule selon laquelle le «traitement» de l’épidémie (dommages à l’économie, croissance des tensions sociales) ne peut excéder les dommages causés par le coronavirus lui-même.

La différence des approches nationales expliquent également la part des mesures de soutien direct dans le PIB des pays de la région. Selon les méthodes de calcul, elle peut aller de 0,3% du PIB en Russie, 1,9% en Turquie à 4% en Hongrie. Malgré les différences dans les pays de la région décrite, il est nettement inférieur à celui des pays d’Europe occidentale (jusqu’à 20% en Espagne) ou des États-Unis (jusqu’à 12%).

Mesures de soutien appliquées

Le soutien de l’économie et des entreprises dans le contexte de la pandémie comprend dans la plupart des États un ensemble standard de mesures. Au cours des deux derniers mois, les mesures de base ont été remplacées par des mesures élargies et, dans certains cas, des mesures de soutien maximales.

Parmi les mesures de bases, un certain nombre d’avantages pour les entreprises : report des délais de paiement des impôts, suppression des amendes pour retards de paiement, avantages en matière de déclaration fiscale, programmes de prêts aux entreprises et aux personnes à des taux subventionnés par le gouvernement. Ces mesures de soutien sont appliquées par la plupart des pays de la région décrite (à l’exception de la Biélorussie et du Kirghizistan).

Les mesures élargies consistent en des subventions budgétaires directes aux entreprises et aux citoyens.

Quant aux mesures de soutien maximales, il s’agit de la participation financière directe de l’État au fonctionnement de certaines entreprises.

Compte tenu des ressources limitées des pays de la CEI et de l’Europe de l’Est, ces mesures de soutien s’appliquent de manière sélective. Leurs destinataires sont soit certaines entreprises (liste des entreprises systémiques de la Fédération de Russie) soit certains secteurs (les secteurs les plus touchés de l’économie).

À quelles difficultés les gouvernements et les entreprises sont-ils confrontés?

La rapidité des décisions nécessaire pour lutter contre le COVID-19 et le degré élevé d’incertitude dans l’évaluation des risques pour les entreprises et l’économie, conduisent à la désorganisation de  l’élaboration et l’application de mesures de soutien. Les mesures sont annoncées plus rapidement que ne sont élaborés les mécanismes de leur mise en œuvre, ce qui rend un certain nombre de mesures inefficaces.

D’une manière générale, la crise provoquée par le coronavirus a été un choc non seulement pour les économies des pays touchés, mais aussi pour les autorités qui n’étaient pas prêtes à déployer rapidement des mesures de soutien étatiques et traditionnellement enclines à une approche conservatrice à cet égard (le moins étant le mieux). Ainsi, l’efficacité des mesures annoncées dépendra en grande partie de la capacité des autorités compétentes à modifier leur approche pour accomplir les missions définies.

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