La rencontre networking de la CCI France Russie et de la Chambre de Commerce Américaine en Russie (AmCham) a eu lieu à Moscou
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Les perspectives de développement du partenariat franco-russe au centre de la 3e conférence agricole
27.03.2018

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Le 23 mars 2018 se tenait la troisième conférence annuelle du secteur agricole, intitulée « Bilan 2017 et perspectives du partenariat franco-russe », organisée conjointement par la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe, l’Ambassade de France en Russie et Business France.

Ces sept dernières années, la Russie a plus que doublé ses exportations de produits agricoles. Symbole de la politique de substitution à l’importation, l’agriculture joue un rôle moteur dans la coopération économique entre la France et la Russie. Une collaboration dont les vecteurs de développement, opérant dans différentes branches du secteur, étaient tous représentés à la conférence.

Élevage laitier et production fromagère

Premier marché et troisième producteur fromager de Russie, la région de Moscou tisse activement des liens de partenariat avec la France en matière d’élevage sélectif. Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation de la Région travaille à l’importation de races bovines et caprines fromagères, dont des races encore absentes du territoire russe. Des importations subventionnées jusqu’à 50 % par le budget régional.

Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation de la région de Moscou, Andreï Razine, rappelle l’importance des liens économiques avec la France. « Plus de 200 000 tonnes de fromage sont consommées à Moscou et dans sa région, a-t-il rappelé. Nous considérons donc l’élevage laitier, la production fromagère et la transformation du lait comme des moteurs du développement futur du secteur… Nous sommes ouverts au dialogue avec la France, nous sommes intéressés par les investissements, et nous proposons des avantages, dont des congés fiscaux. »

De son côté, Vincent Laulhère, directeur général de l’entreprise française Transfaire Agro, souligne l’utilité de son activité en Russie. Les solutions techniques qu’il propose pour la filière laitière rencontrent une forte demande d’accompagnement global et de mise en place de chaînes de production complètes.

Engins agro-industriels et localisation de la production

« Il est important de fabriquer en Russie les machines destinées au marché russe, a déclaré Nicolas Raimbault, directeur général de Kuhn Vostok. Depuis cette année, nous commercialisons en Russie deux modèles d’engins agricoles produits ici. Notre but est de localiser 100 % du processus de production en Russie ».

Les entreprises agricoles prêtent une attention particulière aux délais d’assistance du service après-vente. Kuhn Vostok fixe donc à deux jours le délai standard de livraison de ses pièces détachées sur tout le territoire russe, et teste même un service de livraison aérienne en trois heures. Cette rapidité d’exécution dès l’appel du client permet de réduire les pertes induites par une panne d’exploitation.

L’entreprise Berthoud produit déjà en Russie de nombreuses pièces nécessaires à la fabrication de ses pulvérisateurs agricoles. Sébastien Tremblais, son directeur général, se souvient de sa difficulté à trouver « des prestataires locaux répondant à [ses] exigences de qualité ». « Mais nous avons finalement réussi, poursuit-il, et l’entreprise produit maintenant en Russie les pulvérisateurs destinés aux entreprises locales ». Et de conclure : « c’est un facteur important de notre succès sur le marché russe »

Industrie agro-alimentaire

Dans l’alimentation, une des dernières tendances est à la création, dans les régions russes, de mini-chaînes de production destinées aux denrées de qualité supérieure. Comme le fait remarquer Andreï Kouspits, co-propriétaire du charcutier-traiteur Le Bon Goût, pas besoin d’une grande usine pour fabriquer un saucisson de qualité ; il faut juste faire venir de France certains équipements. Andreï Kouspits propose des services de conseil en production charcutière et en lancement de projets dans quatre régions russes.

L’industrie du chocolat connaît la même tendance. Selon Wielfried Hauwel, directeur de la Chocolate Academy Russia et fournisseur de plusieurs grandes marques, les petits chocolatiers bénéficient d’une forte cote auprès des consommateurs, généralement entretenue grâce aux réseaux sociaux.

Enfin, comme partout dans le monde, l’agriculture biologique se développe en Russie. L’année dernière, la région de Moscou a fait son apparition sur le marché du bio en livrant à l’Europe une première tonne de marchandises.

Viticulture

Dans le domaine viticole, les partenariats bilatéraux entre la France et la Russie ont le vent en poupe. Toutefois, si la Russie est un pays d’avenir pour l’industrie du vin, elle manque de spécialistes et d’œnologues, constate Arthur Sarkisian, expert indépendant.

De son côté, Anton Stepachtchenko (Diam) explique que les viticulteurs russes ont été formés à la production de quantités industrielles, et qu’il leur faut maintenant entièrement réformer leur approche du travail et l’apprentissage du métier. De plus, entre 90 et 95 % des vignes russes sont composées d’associations de greffes et porte-greffes peu pertinentes, qu’il faut impérativement changer.

Outre le climat et la qualité des sols, le choix des plants de vigne joue un rôle primordial dans la culture du raisin. Malgré un investissement significatif dans le développement de pépinières, la Russie ne sera pas indépendante des importations avant au moins vingt ans, le temps que la filière se mette en place.

À ce sujet, Marina Syrtseva, conseillère en exportations des Pépinières viticoles Mercier, l’avenir du partenariat franco-russe dans le secteur dépend de la capacité des deux parties à s’accorder sur des certifications de plants de vigne reconnues bilatéralement.

Alexeï Skvortsov, gérant du domaine viticole Château d’Avize, en Champagne, seul producteur de vin de la région en partenariat avec des investisseurs russes, a évoqué les particularités du secteur en France. « Nous avons choisi de produire un vin bio, explique-t-il. Non parce que c’est la mode, mais en raison de considérations stratégiques à long terme. Nous produisons 20 000 bouteilles par an sur 2 ha de vignes, et nous visons la rentabilité. »

 

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