La rencontre networking de la CCI France Russie et de la Chambre de Commerce Américaine en Russie (AmCham) a eu lieu à Moscou
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«Nous mesurerons l’ampleur de la crise cet été ». Entretien avec la directrice commerciale de l’opérateur logistique Hacklin Hamiko
27.04.2020

Natalia Mojarova, directrice commerciale de la société finlandaise Haklin Hamiko, membre de la CCI France Russie, a parlé de la situation actuelle dans le secteur de la logistique dans le contexte de la pandémie de COVID-19.

1. La structure des marchandises que vous transportez a-t-elle changé? Peut-on parler de réorientation des livraisons internationales vers la logistique interne en Russie?

Je pense que globalement cette situation affectera la logistique dans quelques mois. Actuellement, si on évoque la mer, ce qui surnage, c’est ce qui a été acheté avant la crise. Qu’adviendra-t-il des nouvelles commandes et projets lorsque la crise touchera le pouvoir d’achat de la population est une question intéressante.

Pour le moment, si les anciens itinéraires ont changé ou fermé, les anciens achats et livraisons recherchent de nouvelles voies de «livraison» au client. De nombreuses entreprises en Finlande et en Russie achètent davantage de matières premières «au cas où» à l’entrepôt. De nombreuses entreprises ont suspendu la production en raison de la baisse de la demande des produits : les approvisionnements entrants en matières premières sont déchargés dans les entrepôts, il n’y a pas de départ pour la production, les entrepôts sont surchargés. Certaines entreprises, par exemple, celles qui produisent des désinfectants pour les mains ou du savon, travaillent en dépassant leurs capacités, et les approvisionnements approvisionnements en matières premières (par exemple, éthanol) sont nombreux.

Lorsque les vols ont été suspendus, les flux de marchandises se sont réorientés vers les chemins de fer. Mais les livraisons portent sur des commandes effectuées plus tôt ou sur des produits de première nécessité. Tout ce qui change, c’est le mode de transport. La «vague» économique de baisse de la demande et des faillites des entreprises elles-mêmes arrivera plus tard.

2. Que se passe-t-il aujourd’hui avec les livraisons d’Europe et d’Asie? De combien le trafic a-t-il chuté? Que se passe-t-il avec les marchandises qui sont actuellement en cours de dédouanement ?

En ce qui concerne les douanes en Russie, les centres de déclaration électronique fonctionnent comme d’habitude. Les lieux de contrôle effectif, où sont entreposées les marchandises et effectués les contrôles douaniers, fonctionnent également comme d’habitude.

L’un des postes de douane était suspecté d’être infecté au coronavirus. Il a été fermé pendant trois jours pour désinfection, puis rouvert dans les conditions habituelles. Les services fonctionnels des douanes travaillent avec un effectif réduit de 2-3 personnes. Cela concerne les employés qui travaillent dans l’administration et non pas dans les postes.

Le trafic international de fret entre la Russie et la Finlande se déroule comme d’habitude avec des procédures mineures à la frontière. Ainsi, les employés et les conducteurs portent des masques et des gants de protection.

En Russie, les chauffeurs n’entrent pas dans la salle de dédouanement. Les documents sont remis à un employé des douanes qui vient les chercher directement auprès des véhicules. Les documents sont délivrés avant le contrôle des passeports de manière organisée, également à l’extérieur. Lors de l’entrée en Russie, avant le contrôle des passeports, toutes les personnes franchissant la frontière subissent une prise de température par imageur thermique.

En Finlande, une ligne rouge a été traçée dans la salle de dédouanement, qu’il est recommandé de respecter. Il n’y a aucune autre restriction.

En ce qui concerne les taux, leur correction n’a pas encore été effectuée, mais certains transporteurs commencent à les augmenter. Cela reste encore isolé.

Une légère baisse de FTL est lié à la fin de l’exportation des commandes précédemment achetées. En LTL, les volumes des transports n’ont pas baissé, car lors de la formation de ces types de transport de marchandises, les conséquences apparaissent un peu plus tard, dans un délai de deux semaines.

En Finlande, nous livrons et dédouanons ce qui avait été commandé avant la crise. Pour les livraisons en provenance d’Asie, en raison de l’épidémie en Chine, les conteneurs n’étaient pas expédiés dans les délais et il n’y avait donc pas assez de conteneurs vides pour charger les exportations de la Finlande, et probablement de la Russie. L’équilibre a donc été perturbé.

En été, nous verrons comment la situation actuelle nous affectera en tant que fournisseur de services de logistique et d’entrepôt. C’est comme une pierre jetée dans l’eau : des ondes se propagent qui affectent toutes les zones autour, y compris la logistique. L’avenir nous dira quelle sera l’ampleur de la crise.

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