Le 21 mai, a eu lieu un webinaire avec Vassily Osmakov, vice-ministre de l’Industrie et du Commerce de la Fédération de Russie. L’événement en ligne organisé par la Chambre de commerce russo-allemande (AHK) avec le soutien de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe (CCI France Russie) a réuni plus de 120 entreprises. La session était animée par Falk Tischendorf (Beiten Burkhardt). Les entrepreneurs allemands et français ont pu poser des questions d’actualité au regard de la pandémie de COVID-19. La liste complète des questions et réponses est disponible ici (PDF).

« Aujourd’hui, il ne faut pas oublier les autres sujets importants; il ne faut pas que le COVID-19 domine tout », a déclaré Matthias Schepp, président du conseil d’administration de l’AHK, en ouverture de la réunion en ligne.

Le même jour dans la soirée, le Service fédéral des statistiques (Rosstat) a publié des données témoignant d’une récession de près de 7% de l’industrie russe durant le mois d’avril «chômé»  – l’une des conséquences du COVID-19. La baisse la plus importante a été enregistrée dans la production de véhicules léger: le confinement a conduit à une baisse de 79,2% par rapport aux données d’avril 2019.

Dès lors, il n’est pas surprenant que, lors de la réunion en ligne, de nombreuses questions aient été posées par des représentants de l’industrie automobile.

Tatiana Redko, directrice GR de RENAULT RUSSIA, a émis une proposition visant à modifier le Programme d’entreprise pour accroître la compétitivité préparé par le ministère de l’Industrie et du Commerce de la Russie. En particulier, il a été proposé de supprimer l’exigence selon laquelle seules les entreprises qui atteignent un certain indice de performance ont accès au Programme d’entreprise pour accroître la compétitivité. Il a également été proposé d’exclure du projet de loi sur le Programme d’entreprise pour accroître la compétitivité les exigences relatives à l’augmentation annuelle obligatoire des recettes d’exportation de l’entreprise. Par ailleurs, le constructeur français a proposé, dans le cadre de la subvention logistique à l’export (règlement 496), d’accorder la priorité au classement aux entreprises systémiques, indépendamment de la signature d’un accor de Programme d’entreprise pour accroître la compétitivité. .

Le groupe automobile allemand Volkswagen Group Rus a souligné qu’il était difficile pour l’industrie automobile d’obtenir le soutien de l’État nécessaire dans le cadre de la crise, car il n’a pas été inclus dans la liste gouvernementale des secteurs les plus impactés. Mercedes-Benz RUS a rappelé les problèmes rencontrés par le secteur avec la fermeture temporaire des concessionnaires automobiles.

De plus, aujourd’hui, une entreprise ne peut prétendre au soutien de l’État sous la forme d’une restructuration des impôts et des garanties bancaires si plus de 50% du capital statutaire de l’entreprise sont des investissements étrangers.

« Les entreprises étrangères devraient pouvoir compter sur le soutien de l’État. Elles créent également des emplois, paient des impôts. Nous devons sortir de cette crise tous ensemble », a déclaré Pavel Chinsky, directeur général de la CCI France Russie.

Autre sujet important de la réunion, la politique russe dans le domaine de la localisation de la production. La pandémie de coronavirus a montré qu’en cas de perturbation de la chaîne d’approvisionnement entraînant une pénurie des composants nécessaires, les entreprises industrielles pouvaient être menacées d’arrêt. À cet égard, les acteurs du marché attendent un renforcement des exigences pour la localisation de la production en Russie. Vassily Osmakov a noté que le ministère de l’Industrie et du Commerce se chargeait actuellement de remonter la chaîne d’approvisionnement afin de concentrer le soutien de l’État aux entreprises les plus importantes.

Les participants à la réunion ont également posé des questions sur la prolongation des contrats spéciaux d’investissement (SPIC), évoquée lors d’une réunion avec le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, sur la situation dans l’agriculture et l’industrie alimentaire, qui s’est tenue le 20 mai. Au cours de la réunion, le ministre de l’Industrie et du Commerce de la Fédération de Russie Denis Mantourov a soutenu l’initiative de prolonger les SPIC de deux années pour les projets dont la mise en œuvre a été affectée par la pandémie. Dans le même temps, le ministre de l’Industrie et du Commerce s’est prononcé en faveur d’un examen individuel de chaque projet au sein d’une commission interministerielle.

Par ailleurs, lors de la réunion avec l’AHK et la CCI France Russie, a été abordée la question de l’entrée des spécialistes hautement qualifiés en Russie. Jusqu’à présent, le gouvernement a autorisé certaines catégories de citoyens étrangers à entrer dans le pays, notamment les spécialistes techniques, mais le top management n’est pas inclus dans le décret gouvernemental correspondant.

Les sociétés membres de l’AHK Gabec, Claas, Metro Ag, Siemens, SAP, Schaeffler AG, ainsi que les sociétés membres de la CCI France Russie Hyve Group, OPEN Group, Iris, ont pu poser leurs questions à Vassily Osmakov.

L’AHK et la CCI France Russie remercient Vassily Osmakov et le ministère de l’Industrie et du Commerce pour leur participation à l’événement et la mise en place d’un dialogue constructif.